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Rencontre avec le Club FACE Poitiers-Châtellerault Agglomérations

Rencontre avec le Club FACE Poitiers-Châtellerault Agglomérations

face poitiers chatellerault

Alors que notre fondation participe activement à la création d’une fondation territoriale à l’échelle de Poitiers et Châtellerault, nous rencontrons les acteurs économiques et sociaux qui font la richesse et la diversité de notre territoire. Parmi eux le Club FACE Poitiers-Châtellerault Agglomérations accompagne ses entreprises adhérentes dans la conduite du change­ment et la mise en œuvre de leur politique de RSE et de diversité dans ses différentes déclinaisons. Rencontre avec Béatrice Persico, coprésidente du Club FACE.

Pouvez-vous nous présenter le Club FACE Poitiers-Châtellerault ?  Comment est-il né ?

Le Club FACE est un club d’acteurs économiques qui réunit des entreprises de toutes tailles, des associations et des collectivités. Tous s’engagent bénévolement et de façon opérationnelle.

Notre club local (Poitiers/Châtellerault) est structuré sous statut associatif rattaché à la fondation nationale FACE. La Fondation Agir Contre l’Exclusion (FACE), est reconnue d’utilité publique et réunit des acteurs publics, privés et associatifs dans la lutte contre l’exclusion, les discriminations et la pauvreté depuis 27 ans.

Notre club local est né en 2015 de la volonté des agglomérations de Grand Poitiers et Grand Châtellerault de voir les entreprises s’engager de façon concrète sur les sujets sociétaux.

L’initiative locale a vu le jour sous l’impulsion de Renaud Francomme, Directeur Territorial chez GRDF avec qui je co-préside aujourd’hui l’association.

Quels sont vos principes fondateurs, quel est l’objet de FACE ?

Notre objet sociétal vise à contribuer à faire de la prévention et la lutte contre l’exclusion, la discrimination et la pauvreté un enjeu majeur pour notre société. Nous nous employons à mobiliser les acteurs économiques, sociaux et institutionnels autour des questions d’exclusion, de discrimination et de pauvreté.

Cela se traduit par le développement d’actions au sein des entreprises, en faveur de l’emploi, à l’école, dans la vie quotidienne et pour les territoires.

Nous avons vocation à apporter un appui à toutes celles et ceux qui agissent contre l’exclusion et qui sont préoccupés par son évolution. Nous contribuons à l’innovation sociale sur la lutte contre l’exclusion, la discrimination et la pauvreté.

Face a choisi dès sa création de ne pas avoir recours à la subvention publique pour son fonctionnement, elle se réserve néanmoins la possibilité d’y faire appel pour les actions qu’elle développe.

Comment s’organisent vos actions et quelles sont-elles ?

Notre organisation repose sur des projets, pilotés par des groupes de bénévoles engagés. Les principaux sujets font l’objet de commissions et sont de natures très diverses :

Il y a le projet CV vidéo qui consiste à aider les jeunes demandeurs d’emploi à réaliser leur CV en vidéo. C’est un projet qui leur permet d’innover en matière de CV. Nous mettons des professionnels à disposition dans un studio de captation. Le projet enregistre 70 % de retour à l’emploi sous 3 mois. À ce jour, nous avons accompagné plus de 150 candidats.

Nous avons un projet dédié au stage de 3ème pour accompagner des collégiens dans la recherche d’un stage obligatoire répondant à leurs aspirations. Cette action est destinée aux élèves qui ne bénéficient pas d’un réseau, souvent issus de quartiers défavorisés. Nous travaillons en partenariat avec 7 collèges sur Poitiers et Châtellerault. Nous accueillons et avons formé un service civique mis à disposition pour cette action. 

Nous menons en ce moment une réflexion sur des actions en lien avec le bien-être dans la sphère privée, synonyme de performance au travail. La commission dédiée travaille à l’organisation de deux afterworks prévus en octobre 2021. Ces temps d’échanges devraient faire l’objet de témoignages et d’interventions d’experts sur ces questions.

Nous intervenons enfin sur la thématique des économies d’énergie. Ce programme s’adresse à des familles en situation de précarité énergétique. Un millier de personnes ont été sensibilisées.

Par ailleurs, nous organisons de nombreux évènements sur un large éventail de sujets comme le management de la génération Y, la diversité en entreprises, la mobilité frein à l’emploi, le handicap en entreprise… sous forme d’interventions et d’afterwork.

Que représente l’engagement sociétal pour les entreprises qui forment FACE ?

L’engagement sociétal des entreprises c’est offrir un cadre d’action qui permette aux collaborateurs de s’engager concrètement. Cela permet aussi aux entreprises d’offrir à leurs collaborateurs des opportunités de travail porteuses de sens avec d’autres acteurs locaux et ainsi de développer leur attractivité.

Est-ce que la crise sanitaire que nous traversons impacte vos travaux ?

La crise sanitaire a compliqué la réalisation de nos actions mais nous avons réussi à les poursuivre grâce à la mobilisation des tous les membres du club. Malgré la situation, le club offre aussi un moment d’échange et l’engagement auprès des autres un levier de motivation.

Comment peut-on rejoindre le Club FACE ?

Rejoindre notre club, c’est avant tout partager nos valeurs, nos actions et agir sous forme de bénévolat. Les structures qui seraient intéressées peuvent nous contacter et nous rencontrer à l’occasion de nos réunions mensuelles et des événements que nous organisons. C’est très souvent une histoire de réseaux et de rencontres qui permettent d’étoffer le club.

Ils co-président FACE Poitiers-Châtellerault Agglomérations

Béatrice Persico

« 52 ans, originaire de Poitiers (Vienne). J’ai travaillé pendant 28 ans sur MELLE/NIORT (Deux-Sèvres). De retour depuis 6 ans sur Poitiers, mon job de responsable d’agence d’emploi m’a permis de découvrir sur le terrain et d’agir contre l’exclusion, la discrimination et la pauvreté. Une rencontre professionnelle m’a permis de découvrir, de m’insérer au sein du CLUB Face, de porter mes convictions sociétales, de poursuivre mon engagement fort.»

Renaud Francomme

« je suis Directeur Territorial chez GRDF sur les départements de Poitou Charentes. Depuis toujours engagé dans la Responsabilité Sociétale des Entreprises mais aussi dans l’action auprès de ceux qui en ont besoin, j’ai créé le club FACE fin 2015 avec d’autres dirigeants locaux. »

 

Interview de Jorge Moya : améliorer les fonctions exécutives des enfants menacés d’exclusion sociale grâce aux jeux de société modernes

Interview de Jorge Moya : améliorer les fonctions exécutives des enfants menacés d’exclusion sociale grâce aux jeux de société modernes

le pois tout solidaire biocoop
Jorge Moya Higueras est docteur et maître de conférences en psychologie. Avec Jaume March Llanes, il dirige le groupe de recherche Neuropsychologie, gènes et environnement (NeuroPGA) de L’Université de Lleida en Espagne. Leur projet d’étude est lauréat du programme pour l’éducation et la jeunesse de l’appel à projet du Game in lab, soutenu par la Fondation Libellud. Les travaux de Jorge Moya Higueras ont vocation à améliorer les fonctions exécutives grâce aux jeux de société chez les enfants menacés d’exclusion sociale. Rencontre avec un chercheur passionné de jeux…

Bonjour Jorge, pouvez-vous nous présenter votre projet ?

Le projet de recherche “Amélioration des fonctions exécutives par des jeux de société modernes chez les enfants à risque d’exclusion sociale” vise à vérifier si les fonctions exécutives peuvent être améliorées par des jeux de société chez les enfants à risque d’exclusion sociale. Nous collaborons avec les entités sociales Afim21 à Almería, Redes à Madrid, et Prosec à Lleida, qui travaillent régulièrement avec des enfants à risque d’exclusion sociale.

Avant de réaliser l’intervention avec des jeux de société modernes, le personnel du groupe de recherche évaluera tous les enfants participants. Une centaine d’enfants participera à la recherche. Ensuite, les éducateurs des entités sociales précitées les guideront dans le processus d’apprentissage et de pratique des jeux de société modernes que nous avons sélectionnés. Après l’intervention, le personnel du groupe de recherche réévaluera tous les participants afin d’identifier s’il y a eu un changement dans leurs fonctions exécutives.

Afin de répondre à l’objectif de la recherche, il est nécessaire d’avoir deux groupes d’enfants. Un groupe jouera à des jeux de société modernes directement associés aux fonctions exécutives étudiées. L’autre groupe d’enfants jouera également à des jeux de société, mais dans ce cas, il s’agira de jeux qui n’activent pas directement les fonctions exécutives. De cette façon, nous pourrons déterminer s’il y a une amélioration des fonctions exécutives spécifiquement en jouant à des jeux de société modernes qui activent ce type de processus psychologiques.

En quoi consistent les fonctions exécutives ?

Les fonctions exécutives sont des processus psychologiques qui nous aident à décider d’un objectif vital, à planifier ce que nous devons faire pour l’atteindre, à initier les actions nécessaires pour le réaliser, à réguler notre comportement pendant le processus et à déterminer quand nous devons cesser d’agir parce que nous avons atteint cet objectif ou non.

Les fonctions exécutives sont associées à la réussite scolaire. Les enfants dont les fonctions exécutives sont plus développées assimilent mieux les contenus scolaires et obtiennent de meilleurs résultats. En outre, il a été démontré que les fonctions exécutives sont importantes dans différents domaines de la santé et dans la vie des gens. Les personnes souffrant de dysfonctionnement exécutif (terme utilisé pour désigner les difficultés d’une ou plusieurs fonctions exécutives) ont tendance à avoir plus de problèmes de santé en général et, en particulier, sont plus susceptibles de développer un certain type de trouble mental au cours de leur vie.

Les fonctions exécutives sont également importantes pour la réussite professionnelle, car elles tendent à faciliter l’exercice de toute profession. Ainsi, avoir des fonctions exécutives en bon état, aide au développement vital et à la réalisation des objectifs de la vie.

Quelle est l’origine de cette étude ? Comment avez-vous imaginé que les fonctions exécutives pouvaient jouer un rôle dans la réduction du risque d’exclusion sociale chez les enfants ?

En plus d’être professeur de psychologie, je suis passionné par les jeux de société modernes. Il se trouve que je ne suis pas le seul. Notre groupe de recherche est composé de personnes qui aiment vraiment jouer à ce genre de jeux. Il y a cinq ans, après plusieurs séances de jeu, nous avons senti que les jeux de société modernes avaient le potentiel de contribuer au développement ou au maintien des fonctions exécutives. Nous avons donc commencé à mener des recherches pour déterminer si les jeux de société modernes pouvaient servir d’entraînement cognitif.

L’entraînement cognitif est une procédure utilisée principalement en neuropsychologie pour aider à améliorer ou à maintenir les processus psychologiques sur lesquels on travaille. Ils consistent généralement en la répétition de la même tâche associée à ce processus psychologique. Notre objectif était donc de déterminer si l’on peut transformer l’entraînement cognitif en quelque chose d’amusant en utilisant des jeux de société modernes.

Cependant, il existe une grande différence entre les procédures classiques d’entraînement cognitif et les jeux de société que nous avons utilisés dans notre recherche. L’entraînement cognitif se fait généralement seul, alors que les jeux de société modernes se jouent à plusieurs (bien qu’il en existe aussi des solitaires). Nous considérons que le pouvoir socialisant des jeux de société modernes est une valeur ajoutée à cette méthodologie utilisée comme entraînement cognitif.

Ainsi, la première étude que nous avons menée portait sur des enfants atteints du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Plus précisément, nous avons comparé les performances aux tests de différents processus psychologiques entre des garçons et des filles atteints de TDAH qui ont participé à un programme d’entraînement cognitif avec des jeux de société modernes et un groupe de garçons et de filles atteints de TDAH qui n’ont joué à aucun type de jeu.

Nous avons constaté que seules 5 sessions ont permis d’améliorer la mémoire à court terme (un processus important pour garder les informations en mémoire). En outre, les enfants qui ont joué à des jeux de société modernes ont amélioré les problèmes de comportement associés au TDAH beaucoup plus que les enfants qui n’ont pas joué. Les études menées par d’autres groupes de recherche suggèrent que nos résultats sont fiables et cohérents.

Les personnes exposées à l’exclusion sociale présentent souvent des déficits dans les fonctions exécutives. En outre, elles présentent différentes difficultés psychologiques, comme des problèmes de comportement et, dans de nombreux cas, des troubles tels que le TDAH.

Ainsi, en raison de tous les résultats de recherche trouvés jusqu’à présent, nous supposons que les jeux de société modernes peuvent être un outil approprié pour améliorer les fonctions exécutives et les problèmes psychologiques que les enfants à risque d’exclusion sociale peuvent rencontrer.

Il est difficile de démontrer par la recherche que l’amélioration des fonctions exécutives et la réduction des problèmes psychologiques réduisent le risque d’exclusion sociale. Ce n’est qu’avec une étude de suivi à long terme que nous pourrions vérifier si les améliorations, que nous espérons trouver dans cette étude, ont un impact sur ces enfants qui cessent d’être en danger d’exclusion sociale.

Où en sont vos travaux aujourd’hui ?

Nous réalisons actuellement une étude pilote dans un centre éducatif d’Almería, dans lequel Afim21 est directement impliqué. Quatre classes d’enseignement primaire participent à cette étude dans une école dont les élèves sont en risque d’exclusion sociale. Cette étude pilote sert à calibrer à la fois les tests d’évaluation et les jeux de société utilisés.

D’autre part, nous préparons tout le matériel nécessaire pour mener à bien la recherche sur plusieurs sites. L’étude principale sera réalisée entre septembre et décembre 2021, en profitant du début de l’année universitaire 2021-2022.

Combien de temps dure un projet de recherche de ce type ? À quel moment votre étude devrait aboutir ?

Dans ce type de recherche, le nombre de sessions théoriquement nécessaires pour constater un changement significatif des fonctions exécutives est généralement spécifié. Normalement, un minimum de 8 séances d’entraînement cognitif est recommandé, bien qu’il soit conseillé d’effectuer autant de séances que possible. En outre, le temps d’évaluation de l’ensemble de l’échantillon doit être comptabilisé. Par conséquent, les études visant à déterminer l’efficacité de l’entraînement cognitif durent généralement entre 4 et 6 mois.

Dans certains cas, les effets à long terme sont également étudiés après la fin de l’intervention. Cette pratique est très courante dans d’autres domaines de la santé, comme la médecine, où l’on s’attend à ce que, lorsque le patient cesse de prendre le médicament, les effets bénéfiques de ce dernier se maintiennent. Dans notre cas, nous considérons que ce n’est pas nécessaire, puisqu’il n’y a pas d’effet contre-indiqué (à notre connaissance) à continuer à jouer aux jeux de société modernes toute sa vie. Cependant, si une recherche est prévue pour suivre les participants après la fin de l’intervention, en supposant qu’ils ne joueront plus du tout à des jeux de société, la recherche peut prendre des mois, voire des années, pour se terminer.

À notre avis, comme nous l’avons noté, il ne serait pas nécessaire de mener des études de suivi après la fin de l’intervention. S’il est démontré que jouer à des jeux de société modernes contribue à améliorer les fonctions exécutives, la seule chose à faire est de continuer à jouer. Par conséquent, ces études doivent être achevées lorsque l’ensemble de l’échantillon de personnes est évalué après l’intervention, que les résultats sont traités et que des conclusions sont tirées.

Mais, idéalement, les participants à cette recherche devraient continuer à jouer. C’est du moins l’un des objectifs que nous poursuivons dans nos études. Apprendre aux personnes qui y participent qu’il existe tout un univers de jeux de société modernes avec lesquels on peut passer un bon moment et, si on le prouve, améliorer ses fonctions exécutives.

Game In Lab : quand la science s’invite dans la partie

Game In Lab : quand la science s’invite dans la partie

game in lab

Améliorer ses capacités cognitives, développer sa mémoire, réduire les risques de maladie neurodégénérative… La liste des bienfaits prêtés au loisir en général et au jeu en particulier n’en finit plus de s’allonger. La période de crise que nous traversons le confirmerait : jouer aux jeux de société semble bon pour notre santé mentale. Cela semblerait même profitable à nos interactions sociales. C’est en tous cas la conviction de Game in lab, qui propose depuis 3 ans un programme de soutien à la recherche sur le jeu de société.

Imaginer le futur du jeu de société

Au commencement, il y a Asmodee, éditeur de jeux fondé en 1986 et devenu numéro 1 du jeu en France à la faveur de grands succès populaires comme le jungle speed et une large gamme de party games dont l’entreprise s’est faite spécialiste. D’autre part, il y a Innovation Factory, une association qui œuvre pour répondre aux besoins des entreprises d’accélérer leur transformation numérique. Elle crée des modules de formations innovantes afin de favoriser les collaborations, la formation et l’innovation chez les futurs managers du numérique.

En 2018, Asmodee Research, département d’Asmodee dédié à la promotion et au développement de projets interdisciplinaires sur le jeu de société s’associe à Innovation Factory pour créer Game in lab, un programme de soutien à la recherche sur le jeu de société.

Dès lors, ce programme apporte chaque année un soutien financier à des projets de recherche scientifique en rapport avec ses thèmes prioritaires : “Nous avons initié notre premier appel à projet en 2019” explique Mikaël Le Bourhis, responsable de Game in lab. “Nous avons reçu des candidatures internationales pour des projets scientifiques. Notre comité scientifique a sélectionné 3 projets sur des thématiques très diverses telles que l’impact du jeu sur le bien-être des patients alzheimer (en France), l’appétence de la partie digitale des jeux hybrides pour les joueurs (en Australie) et enfin comment les jeux peuvent avoir un impact sur la métacognition et les performances scolaires (au Canada)”.

En 2020, Game in lab réitère son appel à projets et sélectionne 5 nouveaux travaux de recherche dans les champs de l’anthropologie, du bien-être chez les personnes atteintes d’autisme, de la méthodologie comportementale, ou du développement des compétences psychosociales.

La fondation Libellud, la jeunesse et l’éducation

Face au succès de son premier appel à projets et à la notoriété grandissante du Game in lab auprès des chercheurs, la Fondation Libellud a choisi de s’engager à ses côtés pour la création d’une bourse supplémentaire. Pendant 5 ans, elle apportera son soutien aux projets de recherche dédiés à la thématique de la jeunesse et de l’éducation.

Ainsi, le 5ème lauréat de l’édition 2020 est un projet de recherche espagnol qui a vocation à améliorer les fonctions exécutives grâce aux jeux de société chez les enfants menacés d’exclusion sociale.

Pour Mathieu Chaveneau, directeur de la Fondation Libellud, “ce projet s’inscrit parfaitement dans la ligne directrice des programmes que porte notre Fondation. Nous voyons dans le soutien à la recherche, un moyen de création de savoir pour générer des dynamiques fécondes avec l’ensemble des parties prenantes que sont nos partenaires, nos collaborateurs, nos lauréats et leurs bénéficiaires. Nous nous offrons la possibilité de trouver ensemble des solutions pour demain.”

Améliorer les fonctions exécutives grâce aux jeux de société chez les enfants menacés d’exclusion sociale

Avec son projet de recherche sur le lien entre les fonctions exécutives et l’exclusion sociale, Jorge Moya, docteur en psychologie et maître de conférences au département de pédagogie et de psychologie de l’université de Lleida, a retenu l’attention du comité scientifique de Game in Lab.

“Les fonctions exécutives sont associées à la réussite scolaire. Elles sont importantes dans différents domaines de la santé et de la vie des gens. Elles sont également importantes pour la réussite professionnelle, car elles tendent à faciliter l’exercice de toute profession. Ainsi, avoir des fonctions exécutives en bon état, aide au développement vital et à la réalisation des objectifs de la vie.” explique Jorge Moya.

Alors que le jeu de société est au centre de ses recherches pour comprendre les logiques à l’œuvre en termes d’expérience et d’apprentissage, Jorge Moya exprime son enthousiasme avec beaucoup de modestie : “S’il est démontré que jouer à des jeux de société modernes contribue à améliorer les fonctions exécutives, la seule chose à faire est de continuer à jouer.”

Min’de rien soutient les jeunes étrangers isolés

Min’de rien soutient les jeunes étrangers isolés

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Née à l’initiative d’étudiantes du laboratoire Migrinter en octobre 2016, l’association Min’de Rien vient en aide aux jeunes étrangers isolés dans la Vienne. Arrivés seuls dans le département, Min’de Rien les accompagne auprès des institutions et associations, notamment pour l’accès au logement, à la sécurité, à l’éducation, à la santé et aux loisirs.

Les besoins des jeunes déterminent la nature de l’accompagnement

Fondée sur des valeurs d’humanisme, de neutralité politique, de solidarité et d’entraide, Min’de Rien défend les droits définis dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et dans la Convention internationale des Droits de l’Enfant.

Dès sa création l’association a affiché sa volonté d’accompagner de manière équitable et sans considération de nationalité, d’appartenance ethnique ou religieuse et de situation juridique. Selon les besoins des personnes, l’action de l’association, qui repose à la fois sur un soutien individuel et sur une lutte pour une amélioration générale de leur prise en charge peut prendre des formes très diverses :

“Nous soutenons les jeunes qui ont du mal à se faire admettre comme mineurs, en les rapprochant d’avocats et en faisant venir si nécessaire des actes de naissance de leur pays. Nous leur faisons rencontrer des particuliers pouvant les héberger. Nous fournissons des vêtements, nous apportons de l’écoute, nous  accompagnons pour les soins, l’apprentissage du français, les démarches administratives, l’accès à des loisirs et des activités éducatives.” explique Chantal Bernard, co-présidente de l’association.

Une indispensable mobilisation citoyenne

La plupart des jeunes accueillis sont des garçons qui ont entre 16 et 20 ans. Venus de Guinée, de Côte d’Ivoire, du Cameroun ou du Mali, ils ont quitté leur pays seuls, souvent à l’âge de 15 ans, pour chercher un endroit où vivre décemment ou pour échapper à une situation difficile.

“Ils sont dirigés vers nous par des particuliers qui les rencontrent dans la rue, à la gare et sont apitoyés par leur détresse.” précise Chantal Bernard. Les adhérents de l’association sont aussi des particuliers. Ils ont découvert Min’de Rien par le bouche à oreille, par leurs différents outils de communication ou à l’occasion d’événements : “Ils viennent vers nous pour proposer des activités, un hébergement, des cours, des dons en argent, en vêtements, en fournitures scolaires, ou pour participer à l’accueil dans nos permanences.” explique Chantal Bernard.

Les adhérents présentent des profils très différents : “des personnes d’âges variés, des fonctionnaires, des retraités, des chômeurs, des intermittents du spectacle, des familles ou des personnes vivant seules, des couples, des groupes d’étudiants, des familles monoparentales, recomposées, avec ou sans convictions politiques, des personnes de différentes religions ou athées”. Cette diversité, les problèmes résolus et les sourires retrouvés ont peu à peu donné confiance à l’association. Mais depuis près d’un an, ces efforts sont frappés par la crise que nous traversons.

Des ressources perturbées par la crise sanitaire

Alors que l’essentiel des financements de Min’de Rien repose sur des ressources privées (dons de particuliers, produit d’actions organisées à leur profit par des chorales, des artistes, des collectifs), l’association n’est pas en capacité d’honorer la totalité des besoins identifiés.

En cause, la crise sanitaire qui complique les actions de l’association : “ces évènements qui nous permettent de gagner de l’argent sont devenus impossibles. Les jeunes sont encore plus vulnérables et inquiets, puisqu’ils étaient déjà dans une situation précaire. Nous avons dû les éduquer aux gestes barrière et au respect des mesures de contrôle, tout en les aidant à gérer leur stress.” déplore la présidente.

La volonté de développer les projets et l’accompagnement

Malgré la crise, les projets restent de mise. L’association travaille à l’élaboration de méthodes pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes, en lien avec des entreprises. Elle souhaite développer l’accompagnement de celles et ceux qui accèdent à l’autonomie financière mais qui ont encore besoin d’être soutenus.

Par ailleurs, pour faire bouger les lignes, Min’de Rien prévoit de mener des actions et de communiquer via différents supports (chansons, vidéos, pétitions…) pour dénoncer la maltraitance institutionnelle dont ces jeunes font souvent l’objet.

Vous souhaitez aider Min’de rien ?

 

Min’de Rien et la Fondation Libellud

“La Fondation Libellud nous a contactés en indiquant qu’elle pourrait nous aider à financer une action. Nous avons rencontré Mathieu Chaveneau, le co-fondateur et plusieurs salariés de Libellud en mars 2019. Nous avons ensuite présenté le projet de financement d’un logement collectif, qui a été accepté. Nous louons ce logement et y abritons 6 jeunes, depuis mai 2020.”

Chantal Bernard, co-présidente de Min’de Rien

Le Pois Tout Solidaire… de son territoire

Le Pois Tout Solidaire… de son territoire

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​Dans une interview qu’elle nous donnait récemment, la directrice d’Admical soulignait que la dimension locale est un facteur essentiel du don. À l’image d’une tendance majoritaire chez les entreprises mécènes, Le Pois Tout Vert, coopérative qui réunit les magasins Biocoop de Châtellerault et Poitiers, accompagne les porteurs de projets situés dans un rayon de 150 km autour de ses magasins.

Fidélité, solidarité et ancrage territorial

Née d’une association de consommateurs en 1985, puis transformée en coopérative de consommateurs en 1991, le Pois Tout Vert a choisi le statut de Société Coopérative d’Intérêt Collectif depuis 2018. Quatre catégories de sociétaires (consommateurs, salariés, producteurs et partenaires) exercent aujourd’hui la gouvernance de cette SCIC qui assure la gestion de 6 magasins répartis sur Poitiers et Châtellerault.

C’est fin 2013, lorsque l’entreprise crée sa carte de fidélité, que Le Pois Tout Vert décide d’accompagner les porteurs de projet en lien avec l’agriculture biologique, le respect de l’environnement, la biodiversité ou la consommation responsable.

Pour Séverine Lebreton, directrice du Pois Tout Vert, cette démarche participe à l’ancrage territorial de l’entreprise : “nous souhaitions partager la fidélité de nos consommateurs en soutenant des projets sur le territoire d’où son nom de carte solidaire et du concours le Pois Tout Solidaire.

Dès lors, chaque consommateur des 6 magasins de Poitiers et Châtellerault abonde un fond de solidarité mis en jeu chaque année. Et chaque détenteur de la carte solidaire de fidélité, peut participer au vote qui désignera les lauréats du concours.

Plus précisément, lorsqu’ un client utilise sa carte solidaire de fidélité, il collecte des points lui donnant droit à un bon d’achat de 5€ (pour 250 points récoltés). Sur chacun de ces bons d’achats émis, la coopérative réserve 0,50€ pour abonder le fond du Pois Tout Solidaire.

“Un mécénat plus idéologique que financier”

Avec la volonté de soutenir des projets sur son territoire et de développer l’agriculture biologique, le Pois Tout Vert répond à ses principes fondateurs et à l’intention première de la charte établie par les magasins Biocoop (Esprit de coopération, développement d’une agriculture biologique durable, transparence et équité des relations commerciales, qualité des produits…).“Le mécénat est plus idéologique que financier puisque nous ne bénéficions pas de réduction de notre impôt sur les sociétés” précise Séverine Lebreton.

Par ailleurs, si l’accompagnement des projets locaux se traduit par un soutien financier, les lauréats du Pois Tout Solidaire peuvent également profiter d’un référencement de leurs produits dans les points de vente selon les circuits de vente qu’ils auront choisis.

C’est le cas de l’entreprise Autour des plantes, installée sur le domaine de Malaguet à Migné-Auxances. Parmi les premiers lauréats du concours en 2016, Sylvain et Antoine, cultivateurs et créateurs de plantes aromatiques et médicinales, ont diversifié les ressources pour développer leur projet.

“Nous bénéficions d’aides PAC chaque année mais, vu notre surface et nos types de production, elles représentent une très faible part de notre chiffre d’affaires. Par ailleurs, nous avons déjà bénéficié d’autres aides ponctuelles comme le concours Créa’Vienne, un financement participatif avec la plateforme régionale J’adopte un projet et des aides aux investissements (DDT, France Agrimer).”

Alors qu’ils ont besoin d’acquérir une bineuse électrique à batteries et du matériel pour équiper leur laboratoire, les deux entrepreneurs se tournent vers le Pois Tout Solidaire : “nous avons répondu au concours car nous avions des besoins spécifiques à ce moment-là. La démarche solidaire et participative Pois Tout Solidaire nous intéressait également.”

Impliquer toutes les parties prenantes de l’entreprise

De plus en plus d’entreprises mécènes développent des programmes permettant à leurs collaborateurs de prendre activement part à leur politique d’engagement. Au Pois Tout Vert, cette implication s’est imposée naturellement. Des salariés aux consommateurs, le dispositif a été pensé pour que chacun puisse prendre sa part dans une décision collective et démocratique.

“Une fois les dossiers reçus et leur contenu validé d’un point de vue administratif, chaque salarié se positionne pour retenir 5 lauréats. Les 5 lauréats les plus représentés passent ensuite au vote en magasin. Comme c’est la fidélité des consommateurs qui a permis de créer ce fond, le vote final revient aux consommateurs porteurs de la carte solidaire en magasin.” indique Séverine Lebreton.

En 6 éditions, près de 30 porteurs de projets locaux ont bénéficié de l’aide du Pois Tout Solidaire. Les lauréats se sont partagés des gains de 1500€ à 6000€, leur permettant d’investir dans du matériel plus performant, de lancer leur activité ou de mener à bien leurs événements. En 2019, 21 317 € collectés ont été répartis entre les différents lauréats de la 6ème édition.