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Min’de rien soutient les jeunes étrangers isolés

par | 6 Avr 2021

min de rien 86

Née à l’initiative d’étudiantes du laboratoire Migrinter en octobre 2016, l’association Min’de Rien vient en aide aux jeunes étrangers isolés dans la Vienne. Arrivés seuls dans le département, Min’de Rien les accompagne auprès des institutions et associations, notamment pour l’accès au logement, à la sécurité, à l’éducation, à la santé et aux loisirs.

Les besoins des jeunes déterminent la nature de l’accompagnement

Fondée sur des valeurs d’humanisme, de neutralité politique, de solidarité et d’entraide, Min’de Rien défend les droits définis dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et dans la Convention internationale des Droits de l’Enfant.

Dès sa création l’association a affiché sa volonté d’accompagner de manière équitable et sans considération de nationalité, d’appartenance ethnique ou religieuse et de situation juridique. Selon les besoins des personnes, l’action de l’association, qui repose à la fois sur un soutien individuel et sur une lutte pour une amélioration générale de leur prise en charge peut prendre des formes très diverses :

“Nous soutenons les jeunes qui ont du mal à se faire admettre comme mineurs, en les rapprochant d’avocats et en faisant venir si nécessaire des actes de naissance de leur pays. Nous leur faisons rencontrer des particuliers pouvant les héberger. Nous fournissons des vêtements, nous apportons de l’écoute, nous  accompagnons pour les soins, l’apprentissage du français, les démarches administratives, l’accès à des loisirs et des activités éducatives.” explique Chantal Bernard, co-présidente de l’association.

Une indispensable mobilisation citoyenne

La plupart des jeunes accueillis sont des garçons qui ont entre 16 et 20 ans. Venus de Guinée, de Côte d’Ivoire, du Cameroun ou du Mali, ils ont quitté leur pays seuls, souvent à l’âge de 15 ans, pour chercher un endroit où vivre décemment ou pour échapper à une situation difficile.

“Ils sont dirigés vers nous par des particuliers qui les rencontrent dans la rue, à la gare et sont apitoyés par leur détresse.” précise Chantal Bernard. Les adhérents de l’association sont aussi des particuliers. Ils ont découvert Min’de Rien par le bouche à oreille, par leurs différents outils de communication ou à l’occasion d’événements : “Ils viennent vers nous pour proposer des activités, un hébergement, des cours, des dons en argent, en vêtements, en fournitures scolaires, ou pour participer à l’accueil dans nos permanences.” explique Chantal Bernard.

Les adhérents présentent des profils très différents : “des personnes d’âges variés, des fonctionnaires, des retraités, des chômeurs, des intermittents du spectacle, des familles ou des personnes vivant seules, des couples, des groupes d’étudiants, des familles monoparentales, recomposées, avec ou sans convictions politiques, des personnes de différentes religions ou athées”. Cette diversité, les problèmes résolus et les sourires retrouvés ont peu à peu donné confiance à l’association. Mais depuis près d’un an, ces efforts sont frappés par la crise que nous traversons.

Des ressources perturbées par la crise sanitaire

Alors que l’essentiel des financements de Min’de Rien repose sur des ressources privées (dons de particuliers, produit d’actions organisées à leur profit par des chorales, des artistes, des collectifs), l’association n’est pas en capacité d’honorer la totalité des besoins identifiés.

En cause, la crise sanitaire qui complique les actions de l’association : “ces évènements qui nous permettent de gagner de l’argent sont devenus impossibles. Les jeunes sont encore plus vulnérables et inquiets, puisqu’ils étaient déjà dans une situation précaire. Nous avons dû les éduquer aux gestes barrière et au respect des mesures de contrôle, tout en les aidant à gérer leur stress.” déplore la présidente.

La volonté de développer les projets et l’accompagnement

Malgré la crise, les projets restent de mise. L’association travaille à l’élaboration de méthodes pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes, en lien avec des entreprises. Elle souhaite développer l’accompagnement de celles et ceux qui accèdent à l’autonomie financière mais qui ont encore besoin d’être soutenus.

Par ailleurs, pour faire bouger les lignes, Min’de Rien prévoit de mener des actions et de communiquer via différents supports (chansons, vidéos, pétitions…) pour dénoncer la maltraitance institutionnelle dont ces jeunes font souvent l’objet.

Vous souhaitez aider Min’de rien ?

 

Min’de Rien et la Fondation Libellud

“La Fondation Libellud nous a contactés en indiquant qu’elle pourrait nous aider à financer une action. Nous avons rencontré Mathieu Chaveneau, le co-fondateur et plusieurs salariés de Libellud en mars 2019. Nous avons ensuite présenté le projet de financement d’un logement collectif, qui a été accepté. Nous louons ce logement et y abritons 6 jeunes, depuis mai 2020.”

Chantal Bernard, co-présidente de Min’de Rien

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